Jan Maï et Martine Hardy
Exposition du 19 septembre au 1er novembre 2009
Galerie Isabelle Goude - rue Amiral Charner - Pléneuf Val André
Affiche septembre 2009 (1.11 Mo)
Né à Oran en 1944, Jan Maï grandit en terre africaine, Sénégal, Congo, Madagascar avec de fréquents retours sur les lieux d'origine de ses parents en Bretagne. Premiers mots en bambara et pêche aux berniques sur la côte bretonne définissent dès le départ son appartenance au monde dans la diversité de ses cultures. De retour en France, étudie à Paris peinture, sculpture, graphisme et peint ses premières temperas informelles influencées par Tal Coat, Arpad Szenes.
Débute alors pour lui la série des longs voyages et séjours ailleurs qui sont l'espace familier où il aime se mouvoir, découvrir, et qui nourrissent son travail. Pays d'Europe comme l'Italie mais aussi la Grèce, la Crête, le Moyen Orient, l'Anatolie, l'Iran, l'Afghanistan... et long séjour en Inde.
En 1975, retour en Bretagne. Longs parcours à pied à travers la Bretagne dans une très grande intimité avec la nature. En résulte les cycles et variations autour des saisons et des lieux dans une écriture libre s'attachant à transcrire la poésie et la musicalité des atmosphères. Travaille par séries, explorant l'espace secret : « Pierres écrites », « Pierres de la nuit », « Stèles », « Empreintes » et l'espace ouvert « Suite d'Octobre ». Travail directement lié à la marche et à la présence au monde. Au cours de ces marches, réalise en lignes d'erre des interventions votives ou chamaniques de pierres, de bois, de branches, de feuilles, dans un travail de l'éphémère particulièrement aimé. Correspondances et publications avec Kenneth White. Expose à l'Or du Temps, à la Maison Prébendale, au Château de la Roche Jagu, au Centre Culturel Américain, à Paris chez Solange Fasquelle, à la Galerie 27...
Séjours en Toscane où il travaille à la « Suite Toscane » dans la région de Sienne. Séjours en Catalogne et en diverses régions de France : bords de Loire, Provence, Limousin où il explore population et lieux dans des travaux à long terme étalés sur plusieurs années. Ici encore, procède par cycles, travaux in situ, porte-folios, séries, variations, explorant et approfondissant des thématiques spécifiques : thème de l' « embrasure », « chemin du fleuve », « l'esprit des forêts »...
Il développe plus particulièrement les travaux in situ et in natura en relation directe avec la population, le paysage, la nature. Dans de petites vallées, travail de l'éphémère de branches, de feuilles, de pierres et terre venant de la nature et y retournant. A organisé des manifestations d'art contemporain « rencontres d'été » à Tréguier, « saisons d'une vallée » à Kermoroc'h, Café des Arts à Saint-Brieuc, etc..
Peintre, poète, musicien en relation intime avec les diverses cultures du monde, Jan Maï est décédé en 2011.
Les sculptures sont réalisées en terre modelée, matériau qui me permet de travailler simultanément, volume, couleur, traitement de la surface, matière, graphisme. Elles sont souvent composées d’éléments encastrables, empilables qui peuvent se prêter à plusieurs combinaisons, dans un répertoire de formes plutôt organiques. Un volume modelé devient un moule en creux où est estampé le volume suivant, qui lui-même engendre une nouvelle forme... Les "dormantes" évoqueraient des graines en attente de germination alors que les cavités seraient des anfractuosités contenues à l'intérieur d'une surface pleine, d'un bloc. Pour les travaux picturaux, j’utilise des supports de récupération : des toiles faites d’un assemblage de morceaux de draps anciens déchirés, rapiécés que j’encolle, parfois couds ou brode grossièrement, des papiers usagés, pages de livres, patrons de couture, lettres, registres. J’interviens ensuite avec des techniques mixtes, crayon, acrylique, encre, pastel, brou de noix…
Selon la nature de ces supports divers , j’explore le rapport des formes entre elles, l’imbrication des formes les unes dans les autres, les intervalles qui apparaissent, l’empilement, l’encastrement. Le rapport de la forme et de la contreforme, le rapport des pleins et des vides, la délimitation du vide par la matière, le cerne, le contour déterminent aussi des signes, des caractères, des graphismes que je trace avec des matières colorées. Juxtaposition, et répétitions de motifs picturaux constituent un assemblage de fragments, renouvelable à l'infini sans début ni fin , entre les choses…
Apparaissent ainsi des liens à la mémoire, au passé par le choix des supports de récupération, mais aussi des suggestions du caractère de complémentarité et dualité des éléments, par l'imbrication d'éléments positifs et négatifs, de matrices et empreintes.
Martine Hardy