Hervé Duval et Yannick Connan
exposition du 11 juillet au 7 août 2019
Galerie Isabelle Goude - 11 rue Amiral Charner - Pléneuf Val André
Affiche juillet 2009 pdf (289.37 Ko)
(...) « Je ne revendique pas le rôle de passeur mais plutôt celui de passage », déclare Hervé Duval, j'aime l'idée que je ne suis pas seul à peindre le tableau en train de se faire. Pendant plusieurs années, de 1985 à 1987, j'ai peint les quatre mêmes supports, recouvrant quotidiennement le travail de la veille, sans regret pour les images disparues, sans l'envie de faire une oeuvre et encore moins de la montrer. Période très introvertie, d'expériences et d'expérimentations, bien loin du « regard de l'autre ».
Aujourd'hui, Hervé Duval réalise des oeuvres qu'il offre au regard des autres, à partir de modes opératoires issus, me semble-t-il, de cette phase expérimentale, où toutes traces du parcours de recherches étaient vouées à l'effacement. A ceci près que la trace, l'image occultée par recouvrement, il va la faire réapparaître dans une réalité nouvelle, révélée par diverses techniques. Il va au cours de la réalisation du tableau, allier le hasard et la maîtrise en mettant en oeuvre diverses formes d'automatismes « pour explorer les terres inconnues au plus intime de soi ».
Ainsi, Hervé Duval mêle-t-il l'automatisme gestuel aux automatismes mécaniques tels que grattages, lessivages, recouvrements, ponçages, dont il interprête les résultats. Ces couches successives qui « remontent » à la surface du tableau évoquent autant de strates d'une géologie de cette mémoire de l'autre versant de l'activité mentale, porteuse de traces inscrites dans une matière minérale, non sans analogies avec l'art pariétal. (Suzel-Ania Charbonnel - extrait du discours d'introduction à l'exposition Hervé Duval à la Galerie le Volozen – mai 2004)
Yannick Connan est parti du besoin de se confronter à des matériaux à structure élémentaire, minéraux, végétaux, qui préexiste à l'Homme et à son histoire, tout en fondant l'un et l'autre.
Les Érosions sont la mise au jour d'une mémoire oubliée sous l'empilement des coutumes, l'ébauche d'une langue neuve jaillie de la sédimentation des usages, racines d'une généalogie imaginaire; d'éléments d'une stratégie de présence au monde. (Emmanuel B. Freund)